Super Luminova: comparatif Almaz vs Paderborn
Vous avez sans doute remarqué dans les spécifications de plusieurs de nos montres les mentions suivantes: “aiguilles et cadran traités au Super Luminova ®”. Qu’en est-il de ce produit? Toutes les montres arborant cette mention présentent-elles la même lisibilité?
Super Luminova®: let there be light!
Luminova ou Super Luminova?
Le LumiNova® est un pigment phosphorescent basé sur de l’aluminate de strontium (strontium oxyde aluminate). Il diffère fortement des pigments utilisés auparavant, basés sur du Sulfate de zinc ou sur des radio-isotopes. Un pigment phosphorescent agit comme un accumulateur de lumière, en restituant lentement l’énergie lumineuse à laquelle il a été exposé.
LumiNova® a été inventé et est développé par NEMOTO & CO. LTD., la société japonaise leader mondial du pigment phosphorescent. Ce pigment plus efficace a été inventé en 1993 pour retrouver l’illumination des substances radioactives aujourd’hui interdites: l’objectif étant de tenir une nuit entière sans ré-exposition à la lumière. Nemoto détient les brevets et la marque “Luminova”.
Nemoto & Co. Ltd.et la société Suisse RC TRITEC Ltd. ont formé la joint-venture LumiNova AG Switzerland pour fabriquer sous licence le Luminova et alimenter l’industrie horlogère. C’est cette société qui détient la marque Super LumiNova®.
Le Super Luminova® est plébiscité par toute l’industrie horlogère de qualité, l’autre technique d’illumination étant les tubes au tritium, version non dangereuse car encapsulée du tritium. Nous reparlerons des tubes au tritium dans un autre article.
La bataille des Super Luminova
Pour illustrer l’utilisation du Super-Luminova, nous avons sélectionné deux montres de notre collection: la Vostok-Europe Almaz et la Laco Paderborn. La première est liée à l’aéronautique, et même au spatial, par son nom qui célèbre la station orbitale Soviétique ainsi que par le design de son fond de boîtier; la deuxième est une légitime descendante des flieger-uhren. Rappelons que Laco était un des cinq fabricants de “flieger” avec A. Lange & Söhne, Wempe, Walter Storz (Stowa) en Allemagne et IWC en Suisse.
Nous avons ensuite photographié les deux montres en même temps, l’exposition étant calculée par l’appareil photo pour la montre la plus lumineuse. Nous voyons sur la photo ci-contre la trotteuse de la Paderborn laisser une trace lumineuse pendant la pose de 12 secondes. On remarque déjà sur cette photo l’extrême lisibilité de la Paderborn. En revanche la différence d’illumination n’est pas flagrante ici, car le temps de pose de 12 secondes ne reflète pas la réalité de la vision humaine. Nous avons donc refait la photo en limitant le temps de pose, pour retrouver une sensation réelle de lecture de nuit.
Le résultat ci-dessous est plus flagrant:
Les deux montres s’en sortent très bien. Toutefois, la Paderborn tire ici parti de son héritage historique. Ce test est un peu dur pour la Almaz dans la mesure où la flieger Paderborn est déjà beaucoup plus lisible de jour.
Une montre de pilote, et surtout une montre de navigateur (B-Uhr = Beobachtungs-Uhr = montre d’observation) devait avant tout… donner l’heure! Donner l’heure de manière claire, sans perte de temps, même quand il fait nuit, même quand il y a des turbulences, même quand le bombardier vibre de tous ses rivets. La conception du cadran est donc toute entière centrée sur cette lisibilité, ces montres étant de purs instruments aéronautiques.
L’Almaz ne démérite pas pour autant, avec une lisibilité nocturne qui permet de lire l’heure durant toute une nuit (après-tout, c’est ce qu’on lui demande!), mais à côté la Paderborn est un phare qui vous permettra de lire l’heure en vol de nuit par mauvaise météo!